Jour 01 :
Les couleurs
Le réveil sonne et je saute directement du lit. J’entends Laure qui fait de même dans le salon. On fait chambre à part depuis quelques jours, elle tousse beaucoup la nuit. On termine nos valises, une petite douche, et le chauffeur passe nous prendre en bas de chez nous. Nous arrivons au terminal 3, plus calme et intimiste que les autres terminaux. Nous retrouvons Aude à l’intérieur, à la fois excitée et encore endormie. On aperçoit quelques militaires, puis d’autres, puis une foule entière. Il doit y en avoir au moins 600 en attente de leurs vols respectifs, c’est assez impressionnant de se retrouver au milieu de tous ces uniformes. Une dame nous enregistre à des places plus confortables devant la sortie de secours, j’ai l’air d’un dandy avec mon chapeau en feutre. Sécurité, enregistrement, et décollage.
Le vol se passe bien, on joue au solitaire, regarde quelques niaiseries, mange et dort. Nous papotons avec une hôtesse de l’air canadienne assise en face de nous qui nous raconte ses villes préférées, dont La Nouvelle Orléans. L’arrivée au-dessus de Montréal laisse déjà apercevoir des arbres de toutes les couleurs. On récupère nos bagages et on rencontre Nathalie, cousine du papa de Aude. On arrive dans sa maison, typique à deux étages indépendants séparés par un escalier extérieur. La rue entière est composée de maisons du même gabarit. Les rues sont larges, les bâtiments sont bas, les arbres sont massifs. Nous occupons le rez-de-chaussée, elle habite au-dessus. On papote, puis on part faire une balade autour du Mont Royal où on retrouve Alexia et Marie-Luce au sommet. Elles sont arrivées au Canada depuis une petite semaine et à Montréal la veille.
La montée est sportive mais plaisante dans ce morceau de forêt aux arbres multicolores en plein centre de la ville. On croise quelques écureuils qui vivent leur meilleure vie. On prend un café glacé sur les marches face à la vue qui surplombe la ville. Quelques photos plus tard, nous redescendons prendre un verre et manger notre première poutine du séjour (heureusement d’une taille apéritif). Les bâtiments en briques et en pierre tranchent avec les arbres colorés, les dimensions des rues sont agréables à parcourir à pieds. On rentre tous les trois manger des pizzas avec Nathalie, on papote et on se couche vers 21h30.
Jour 02 :
Promenade culturelle
La nuit est un peu agitée et les yeux s’ouvrent aux alentours de 06h30. Nous prenons un café, une douche, et partons voir la biosphère, énorme géode de Buckminster Füller pour l’exposition universelle de 1967. On fait le tour et un maximum de photos, parfois sérieuses, parfois moins. Les arbres colorés subliment chaque élément du paysage.
Nous essayons ensuite de rejoindre Habitat 67, ensemble de logements singulier situé au bord du Saint Laurent, mais des travaux nous empêchent de traverser le pont qui relie les deux endroits. On décide alors de partir vers le vieux centre ville. On déambule dans les rues, aperçoit la cathédrale dans laquelle Céline s’est mariée (oui oui) et on visite le musée de Pointe-à-Callière qui retrace la construction de la ville par trois peuples indiens colonisés par la France. Le musée est riche et dense, il y a même les anciens égouts souterrains, des maquettes interactives, des projections, etc.
Après cette impressionnante dose de culture, nous partons bruncher avec trois amies de Aude, rencontrées à la gym à Paris. Elles nous racontent leur expatriations, intégrations, et différences de vies personnelles et professionnelles ; le tout accompagné d’oeufs Bénédicte. On redescend vers Sherbrooke et elles nous laissent là avec des conseils de sorties. On décide de retourner dans le vieux Montréal, pour finir ce que nous avions commencé. On se promène encore, déambule dans les rues, et termine sur le port avec un coucher de Soleil d’un rose parfait. On fait encore le plein de photos, puis on part déguster des mezzés et des bières pour terminer la soirée.
Jour 03 :
Déambulations
Le réveil sonne vers 07h45, une douche, et nous partons prendre un petit-déjeuner dehors. Après un énorme café, nous partons voir le Carré Casgrain pour admirer la fresque réalisée par Camille et Alexander, là où ils ont habités pendant quelques temps. On prend évidemment la pose et leur envoie nos clichés. Nous partons ensuite retrouver les filles pour faire un tour dans la grande roue, une première pour Alexia qui n’arrive pas à rester en place. Trois tours plus tard, on retrouve le contact du sol. On a surplombé la ville, les arbres et le fleuve comme un drone. Nous partons ensuite en quête de pellicules photos pour faire quelques stocks, mais nous ne trouvons rien qui nous plait. J’achète un nouveau cache, Laure remplace son filtre UV.
Nous partons déjeuner au Crew café, espace de coworking situé dans une ancienne banque, avec une immense hauteur sous un plafond art-déco. Un bagel plus tard, on se rend dans la galerie commerciale à côté pour observer une ancienne portion du mur de Berlin. Nous enchaînons nos déambulations par le quartier des spectacles, le quartier gay, puis l’Université McGill pour admirer le campus et ses terrains de sport. Les quelques rues situées au Sud du Mont-Royal sont toutes composées de grandes maisons bourgeoises, on essaye de placer chaque groupe d’amis dans la maison qui leur correspondrait le plus. On prend une bière avec les filles, la dernière ensemble à Montréal avant de nous retrouver à la Nouvelle-Orléans. Nous les quittons pour aller dîner souper avec les cousins de Aude. On discute, rigolons bien et avons aussi encore un peu de mal à bien comprendre leur accent ! On tombe de sommeil à 22h et on se couche aux alentours de 23h30, exténués de notre journée.
Jour 04 :
GO HABS GO
Réveillés vers 06h45 (!), on se fait un café à la maison avant de partir. Nous nous rendons aujourd’hui au jardin botanique, où nous commençons par visiter les serres. Une serre est réservée aux plantes endémiques, une autre pour des bonsaï, une autre encore pour les plantes exotiques, etc. Nous ressortons à l’extérieur de ces zones humides pour faire une boucle entre le jardin chinois, le jardin alpin, et le jardin japonais. Les arbres s’étendent au bord de l’eau, certains ont leurs branches pendantes qui viennent à fleur de la surface, il y a un léger souffle de vent. Des arbres rouges tranchent parmi toutes les couleurs.
On file ensuite au Plateau, manger des bagels avant de retrouver Eloïse (cousine de Aude rencontrée la veille) pour une balade et une pointe de shopping. Je trouve une veste à carreaux fourrée, cliché certes mais tellement typique et confortable. Nous terminons la journée en retrouvant Léo (cousin de Aude rencontré la veille) et Aymeric (petit-frère de Diane habitant à Montréal) pour un match de Hockey : les Canadiens de Montréal contre les Wild du Minnesota. L’ambiance est démente et donne envie de patiner à toute vitesse. Nous rentrons nous coucher, excités par le match et par la journée à venir.
Jour 05 :
+15 degrés
Départ aujourd’hui pour la Nouvelle-Orléans, où nous sommes un peu stressés par nos bagages cabines qui contiennent nos costumes et robes pour le mariage de Aude et Willy, et aussi par la courte escale que nous avons dans la ville de Charlotte. Tout se goupille parfaitement, et nous arrivons à 14h, juste à temps pour les retrouver alors qu’ils viennent de signer officiellement leur mariage. On fait quelques photos avec Dario, et on les laisse pour aller se balader dans le quartier français, jusqu’à l’agréable place Jacksonsquare. La fameuse rue Bourbon est au final assez déplaisante entre les bruits et les odeurs, et nous mangeons un plat beaucoup trop riche, dans des portions qui sont le double de nos habitudes, dans un restaurant comportant huit télévisions. Le contraste culturel frappe fort.
On se rejoint tous à notre auberge en début de soirée pour faire connaissance et aller prendre des verres tous ensemble. On finit par faire un bingo dans un bar, bingo géré par une drag-queen assez drôle. On boit des verres et parle beaucoup, on annonce aux copains que Laure est enceinte, on se fait des accolades et des mains dans le dos. Eléna et Anthony sont à fond dans le bingo, je ne joue que pour le plaisir de les battre. Le hasard total de ce divertissement amuse, et quasiment tout le monde se prête au jeu. Ils gagnent un parapluie aux couleurs LGBT, et moi un livre sur la décadence à NOLA. On rentre se coucher, tous content de notre petite colonie de vacances.
Jour 06 :
Crocodile dundee
Nous petit-déjeunons à l’auberge avec Rachel et Clément, puis nous partons tous en van et voitures pour les activités de la journée. Il y a :
- « le bus magique », un van 15 places piloté par Aude,
- « la papa-mobile », voiture 5 places pilotée par Thierry (le papa de Aude),
- « la voiture des corses », voiture 5 places pilotée par Vincent,
- « le gang des antillais », voiture 5 places pilotée par … Clément.
Nous commençons par le airboat sur le bayou pour observer les alligators. On roule à fond, c’est assez grisant. Des alligators viennent contre le bateau, c’est impressionnant de les voir se déplacer. Le airboat défonce un peu la végétation sur son passage et fonctionne à l’essence, on se sent un peu idiot quand on le remarque.
Après cette balade décoiffante, nous partons ensuite chez DatDog déguster des hot-dogs à l’alligator et à l’écrevisse. Moment convivial, les différents groupes de personnes se mélangent bien. On part après le déjeuner observer les maisons bourgeoises dans le « Garden District », c’est un peu longuet mais intéressant. Le luxe et le calme des maisons d’ici tranchent avec la pauvreté et l’effervescence de Canal Street et alentours.
Nous finissons la balade par une dégustation de beignets au Café du Monde, où les discussions commencent à parler de plus en plus de l’organisation du mariage. Nous sortons en plus petit comité le soir dans un bar assourdissant qui ferme 30 minutes après notre arrivée, nous rentrons alors nous reposer en préparation de la tant attendue journée du lendemain.
Jour 07 :
W.O.A.T.
Dario et moi-même sommes réquisitionnés pour capter un maximum de vidéos souvenirs pour Aude et Willy qui souhaitent avoir un film de leur mariage. On embarque l’autre Aude en soutien. Nous filmons quelques plans autour de Jacksonsquare, entre l’esplanade, le parc et la digue. Je retrouve Laure et compagnie pour déjeuner, puis retourne à l’hôtel où a lieu la cérémonie vers 14h30. Je filme quelques plans de leur habillage et laisse Dario sur place, je re-retourne à l’auberge pour me préparer. Petite douche et repassage du costume, puis on re-re-revient à leur hôtel pour le début des festivités. La cérémonie est présidée par une officiante et doublée par Alexia.
Quelques larmes aux yeux et nous partons tous pour une parade en Second Line. L’expérience est jouissive, on se sent beaux et festifs, les cuivres donnent le rythme et nous défilons tous habillés de blanc. On revient, prend une coupe de champagne, puis Alexia me dit qu’il faut montrer la vidéo maintenant. Je stresse un peu, et me détend immédiatement en voyant les sourires des mariés en réaction à la vidéo. Willy est halluciné par le message de fin, ils sont tous les deux touchés par le vinyle : mission accomplie.
Nous passons ensuite à table, mangeons, et nous retenons tant bien que mal de pleurer entre tous les beaux discours. On danse un peu et c’est ensuite la tournée des clubs de jazz et la meilleure soirée de la semaine. L’ivresse monte, la musique aussi, la magie opère.
Jour 08 :
American patriot
Nous nous retrouvons tous pour un brunch, ambiance chaleureuse malgré une légère migraine. On enchaine les cafés en picorant et en discutant de table en table. Quelques adieux se profilent déjà, nous essayons tous tant bien que mal de rallonger le temps ensemble au maximum. Plusieurs personnes repartent par une escapade à New York, d’autres prennent la route pour décoller ailleurs. On part faire un brin de shopping, flâner un peu, tandis qu’il se met à pleuvoir des cordes.
Nous décidons avec Rachel, Aude, Laure et Clément d’aller visiter le musée de la seconde guerre mondiale, réputé pour être le plus grand aux Etats-Unis à ce sujet. Il regorge effectivement de nombreuses, nombreuses, très nombreuses pièces avec une multitude d’objets ; mais le propos n’est pas tout à fait impartial historiquement. Nous avons appris à avoir une vision assez nuancée quant aux rôles de toutes les parties prenantes, tandis qu’ici l’accent est prononcé sur les « héros américains qui ont sauvé le Monde », où les présidents européens sont à peine mentionnés. On termine la visite par un film en 4D avec avions, neige, et mirador qui a eu le mérite de nous avoir fait bien rire … et un peu dormir.
On rejoint quelques personnes dans un restaurant de Gumbo, dans lequel Clément se prête au jeu de quelques anglicismes approximatifs, « a little binouse » pour n’en citer qu’un seul. On termine enfin la soirée dans plusieurs clubs situés dans la même rue qu’hier, Frenchmen Street, où l’ambiance est tout aussi décoiffante que la veille.
Jour 09 :
Sugarcane plantations
Nous commençons la journée avec le même groupe qu’hier, et nous louons une voiture pour s’échapper du centre ville pour la journée. Nous partons en direction de la plantation de cannes à sucre nommée « Laura ». On traverse des zones industrielles qui bordent le Mississippi, puis la visite commence avec une guide qui connait la région et son histoire depuis plusieurs années. Les zones enherbées sont d’un vert presque trop parfait. Les haies sont bien taillées. La maison des propriétaires, de briques rouges et de bois jaune, symétrique à la Wes Anderson, contraste terriblement avec les maisonnettes délabrées des anciens esclaves. La visite est riche d’histoire et suffisamment complète.
Nous partons ensuite à la recherche d’un endroit pour déjeuner, mais nous sommes dans une zone résidentielle et industrielle, rien à l’horizon. On tourne pendant 20 bonnes minutes pour finalement manger au Subway. Trop américanisé lorsqu’on est à Paris, et pas assez typique lorsqu’on est aux Etats-Unis.
Nous enchainons dans l’après-midi avec la plantation « Oak Alley », plus impressionnante dans son volume et surtout par sa grande allée bordée de chênes. Nous faisons la visite guidée qui se passe dans le bâtiment principal, celui des exploitants, et les explications ne concernent qu’eux. Nous devons lire le reste dehors, sur des panneaux placés devant la reconstitution des maisons des esclaves. On profite de la lumière douce pour faire des photos et on retourne à NOLA. Nous prenons un verre au bar d’hier, puis rejoignons les autres à la Favela Chic pour d’autres verres.
Jour 10 :
TULANE
Nous prenons ce matin le tramway vert sombre pour rejoindre les filles à la Tulane University. La balade en tram est vraisemblablement typique et nous nous laissons porter. Les sièges en bois sont ingénieusement fabriqués et permettent de changer le côté du dossier, pour être dans le sens de la marche ou en carré de quatre personnes. On arrête le tram en tirant sur la cordelette et rejoignons les autres. On se promène dans l’université et Aude nous fait découvrir le campus en ponctuant de quelques souvenirs. On s’émerveille devant la grandeur du bâtiment sportif qui contient une piste d’athlétisme en hauteur. Aude et Willy achètent des tshirts, casquettes et sweat en souvenirs, que nous enfilons tous pour faire des photos tel un groupe d’étudiants ou de super-héros.
Nous repartons tous à bord du bus magique pour aller voir une maison décorée pour Halloween d’une cinquantaine de squelettes tous décorés comme des célébrités ou personnages de fiction avec un jeu de mot anglais autour de leur nom. Nous enchaînons par une boutique vintage où Aude repère une robe. Elle hésite, la vendeuse lui dit qu’elle ressemble à Beyoncé, elle achète. On rentre à l’auberge pour se poser un peu, puis on se retrouve tous le soir pour se maquiller et profiter une dernière fois des soirées dansantes et musicales du coin. Nous ne rentrons pas trop tard, après un dernier passage chez DatDog.
Jour 11 :
Airplane mode
La matinée commence par une promenade sur Canal Street, une escapade shopping dans les boutiques du coin et la vue sur le Mississippi depuis le restaurant situé au sommet du centre commercial. Nous déjeunons sur le pouce à l’auberge et partons prendre le bus express pour aller à l’aéroport. Nos valises passent en soute, les appareils photos restent sur les genoux. Le premier voyage jusqu’à Charlotte se passe dans le calme, nous sortons puis remontons dans le même avion mais à des places différentes. Quelques heures plus tard, nous récupérons nos valises, et prenons un taxi jusqu’à « chez nous ».
Jour 12 :
A la maison
On se sent véritablement comme à la maison chez Nathalie à Montréal. On compte les quelques dollars qui nous restent et lance quelques lessives. Je prends un café au Soleil dans ma veste carreautée, puis nous allons prendre un petit-déjeuner équilibré dans un café pas très loin. Un régal ! On termine les machines de linge, partons à la recherche de quelques pellicules photos, et retrouvons Éloïse et Louis pour partir ensemble à Québec. On se fait conduire pendant trois bonnes heures, et arrivons aux alentours de 20 heures dans notre appartement. Je retiens tous les codes, Aude en rigole. On nous invite à prendre la chambre avec le lit Kig Size, si grand que nous pourrions y dormir à quatre personnes. Nous sommes au 8ème étage, nous apercevons quelques bribes de la ville à travers la nuit. Nous partons enfin tous les cinq dans une brasserie à côté pour discuter, partager quelques entrées et déguster une excellente bière à la citrouille.
Jour 13 :
Quebec city
Eloïse et Louis restent télé-travailler et nous partons en balade. Nous faisons le tour du fort et des petites rues alentours, prenons un café au Soleil sur le belvédère et magasinons comme il se doit ici. Je découvre au détour d’une rue des blocs de verre en diamant qui sortent du sol qui ressemble beaucoup à mon projet d’architecture en Suède. Le vieux Québec ressemble à un étrange mélange de Montmartre en hiver et de Village Disney, avec ses boutiques de souvenirs d’un gout suspect dans des bâtiments patrimoniaux situés sur une colline. On termine la journée dans un pub avec des amis d’Eloïse où nous prenons des bières et des pizzas, et allons ensuite chez une autre amie pour continuer à discuter jusqu’à ce que nous tombons de sommeil.
Jour 14 :
Au bord du Saint Laurent
Réveil, douche et tartines. Eloïse a pris sa journée et nous promène en voiture. Nous partons observer les chutes de Montmorency, belle cascade perdue dans la Nature aux abords d’un pont, avec des escaliers en bois pour y parvenir. Comme toutes les cascades que nous avons eu le plaisir de voir en Islande, c’est à la fois impressionnant de puissance et de tranquillité. Nous en faisons le tour, descendons au plus près, et faisons quelques arrêts pour l’observer sous différents points de vue.
Nous repartons ensuite sur la pointe de l’île d’Orléans, où nous déjeunons en regardant passer le Saint-Laurent. Les distances sont tellement grandes ici qu’on a l’impression de voir la mer. Nous retournons à l’appartement récupérer Louis, et partons au chalet en faisant des courses pour le dîner (bières et pâtes au saumon). On rejoint d’autres membres de la famille canadienne de Aude, à savoir Pierre et France, ainsi que Eve et Damien leurs enfants de 4 et 6 ans. Nous sommes bien accueillis chaleureusement par toute la troupe, Léo rejoint le groupe, on discute beaucoup et on termine la soirée à boire un whisky sous un plaid avant d’aller nous coucher.
Jour 15 :
Time’s Up au chalet
On se réveille doucement et on rejoint toute la famille pour un petit-déjeuner typique, avec notamment des fèves au lard pour la plus grande joie de Damien. Nous partons faire une randonnée d’environ six kilomètres tous ensemble. On respire la Nature à plein nez, fait une collection de cailloux et de photos, ainsi qu’un peu d’escalade avec les enfants. Nous discutons tous par petits groupes selon la vitesse de progression. Les histoires s’échangent, les bouteilles d’eau aussi.
Damien fatigue sur le chemin du retour et se fait porter, tandis qu’Eve discute sans interruption avec Aude en lui tenant la main. Nous rentrons vers 15h30 et procédons à la tournée des douches. On se retrouve dans le salon et nous travaillons tous sur le cadeau que Aude a ramené aux enfants : des trophées d’animaux en origami, un peu long et compliqué à fabriquer au final pour des enfants … et même pour des adultes. Nous prenons ensuite des bières dehors, tous en chemises carreautées, autour du braséro. Nous dînons à l’intérieur et jouons toute la soirée au Time’s Up et à Blanc Manger Coco : la maladresse de nos mimes et le fou rire de Louis ont été contagieux.
Jour 16 :
Frère des ours
La journée s’ouvre sur une randonnée de 10 kilomètres avec Aude, Eloïse et Louis. Laure reste tranquille avec France, Pierre, et les enfants. On observe pendant notre balade des traces sur certains arbres qui s’apparentent à des griffures d’ours. Ils montent à mi hauteur dans les chênes pour y attraper les glands. C’est à la fois excitant et un peu effrayant.
Nous serpentons entre les arbres, clairières et bras de rivière. On rentre dans une cabane en bois qui sert de refuge pour dormir et qui sent fortement le feu de cheminée. Nous rentrons vers 14h pour déguster des burgers avec le reste de la famille. On termine (enfin !) les origamis, et jouons à un jeu d’enquête et de devinettes auquel Pierre s’improvise en maître du jeu. Nous repartons aux alentours de 18h pour Montréal, après un doux week-end en immersion complète dans la Nature, au sein d’une famille qui nous a accueilli comme la sienne. On rentre chez nous chez Nathalie, on mange des bagels, démarre des lessives et fait à nouveau notre valise pour le prochain périple.
Jour 17 :
Aéroplane
Réveil, petit-déjeuner, chauffeur, contrôles. Décollage pour Toronto à 10h, atterrissage à 12h. L’arrivée au dessus de l’eau face à la skyline est assez magique. Notre avion a des grandes hélices sur les ailes, et nous arrivons sur un petit aéroport collé à la ville. Nous prenons la navette puis le métro pour aller prendre possession de notre maison pour ces quelques jours. La ville est très étalée, ce qui s’apparenterait à une banlieue pour nous est un quartier de la ville ici. Nous arrivons dans la rue où se situe notre logement, elle ressemble à celle de la série « Desperate Housewives » où chacun observe ses voisins à travers les stores par delà les petits jardins d’entrée situés entre la rue et les maisons.
La maison est énorme pour nous trois, on prend les chambres à l’étage, se pose un peu dans la cuisine et le salon au rez-de-chaussée, et visite la salle de bain, bureau, salle de musique, salle télévision au sous-sol. Nous nous débarbouillons un peu et retournons nous promener dans la ville. Ici, l’ambiance et l’urbanisme reflète bien plus l’Amérique du Nord que ce que nous avons pu voir ailleurs au Canada. Les grattes-ciels sont largement présents, les rues sont larges. Après une grande déambulation, nous rentrons faire quelques courses et prévoyons nos activités pour les jours à venir.
Jour 18 :
Mormor
On se réveille sous les coups de sept heures, et on prend le petit-déjeuner tous les trois autour de l’îlot central de la cuisine. On s’habille bien et on part dans le froid faire quelques visites. Il fait plus froid dans cette partie du Canada que dans sa partie Est. On arrive devant le musée national dessiné par Liebeskind qui est fermé pour deux jours. Bon. Nous nous promenons dans le coin, traversons Queen’s Park et allons au musée d’art moderne et contemporain de Frank Gehry. La visite est belle, nous nous égarons un peu dans le dédale des escaliers. On reste un temps dans la double peau pour profiter de la lumière, entre la pierre et la structure bois en ogives.
On se promène encore, puis la faim arrive. On se trouve un petit restaurant pour déguster des bagels dans une ambiance de « diner américain ». Nous partons ensuite en quête d’un vinyle de Mormor, artiste local que nous apprécions beaucoup, dans la majorité des disquaires de la ville mais sans succès. Nous nous dirigeons ensuite vers la CN Tower avant que le Soleil ne se couche, pour espérer le voir descendre sur la ville depuis le sommet de la tour. La vue est dégagée et les couleurs orangées viennent lécher petit à petit les bâtiments et les nuages avant de totalement disparaitre. On rentre à la maison en passant boire quelques bières chez CRAFT sur le chemin, brasserie locale avec un large choix. Soirée calme et un peu dansante.
Jour 19 :
Dans les ravines
Ce matin nous sortons les vélos pour une balade dans les ravines, chemins paysagés en contrebas qui sillonnent la ville de Toronto. Nous sommes comme sur un sentier de forêt, entre la terre, des arbres colorés qui nous entourent et les oiseaux qui chantent. Nous faisons plusieurs arrêts pour vérifier notre direction et coupons à travers certains endroits lorsque nous hésitons. On finit par arriver dans un espace plus ouvert, bordé d’eau de part et d’autre, comme une sorte de marais dans lequel nous roulons sur une plateforme en bois située en hauteur par rapport au niveau de l’eau.
On se pose plus loin et on déjeune au soleil dans un endroit typé industriel. Nous passons l’après-midi en balade à vélo dans la ville, et visitons un village de boutiques nichées dans des anciens bâtiments en brique. On rentre tranquillement, on dîne et on s’endort devant un spectacle devant la télévision au sous-sol, tous les trois sous un plaid.
Jour 20 :
Le bateau qui décoiffe
Le réveil sonne assez tôt et nous partons directement chercher un bus pour aller voir les chutes du Niagara. Nous arrivons après deux heures de route environ et nous nous approchons petit à petit des chutes en suivant le chemin côtier, un bruit sourd devient de plus en plus assourdissant au fur et à mesure que nous nous rapprochons. Les chutes sont impressionnantes par leur taille mais surtout par le débit d’eau qui s’en dégage. Nous faisons le tour du côté canadien puis nous descendons en contrebas pour prendre un bateau qui va nous rapprocher des remous.
On nous donne des ponchos roses, on rigole déjà de ce défilé de mode improvisé. Nous sommes bien placés, tout devant et tout en haut. On avance vers les chutes et on photographie la roche aux abords. On se rapproche et soudain le déluge. J’essaye de prendre des photos avec mon téléphone mais je ne vois plus rien, mes lunettes sont trempées et de l’eau me coule en abondance sur le visage. Je prends des vidéos à l’aveugle, dont une en caméra frontale avec le mode ralenti qui nous fera bien rire. On est en plein brouillard au milieu des remous et on n’entend que le bruit de l’eau qui s’écrase à des dizaines de mètres de nous. La bateau fait marche arrière, tout le monde reprend ses esprits et les fous rires commencent.
Avant de prendre le bus retour, nous passons un moment du côté américain pour admirer les chutes sous un autre angle et pour ramener des chocolats à notre hôte. Nous passons plusieurs fois la douane de part et d’autre car nous n’avions pas compris que le duty-free était uniquement dans le sens aller. Quelques quiproquos plus tard, nous rentrons à la maison. On mange, se pose devant un spectacle de stand-up à la télévision, et finit par s’endormir tous les trois sous un plaid après avoir pris le vent dans les cheveux toute la journée.
Jour 21 :
La famille de là bas …
On se réveille tranquillement, petit-déjeuner et rangement au programme avant de quitter la maison. Nous profitons de notre dernière journée à Toronto pour déambuler dans la ville, les sommets des gratte-ciels sont encore perdus dans le brouillard. Nous faisons quelques achats, un petit tour à l’Apple Store et dans le grand centre commercial, puis prenons la navette pour rejoindre l’aéroport. L’avion décolle, retour à Montréal. On dîne le soir en arrivant chez les cousins de Aude, la même équipe qu’au chalet. Nous leur racontons notre périple, Eve et Damien se couchent, Louis leur lit une histoire assis sur le lit. Les embrassades et au-revoir commencent, nous les quittons pour rejoindre notre cher appartement pour une dernière nuit.
Jour 22 :
… et la famille d’ici.
Une dernière douche, un dernier café au Soleil et une dernière lessive plus tard, les valises sont bouclées. Nous faisons un tour au marché de Montréal en compagnie d’Eve et de Pierre, où nous achetons quelques souvenirs à ramener pour la famille. On découvre un dernier quartier de la ville avant de retrouver Eloïse et Louis pour une bière et un burger. Pierre nous emmène à l’aéroport après le déjeuner et nous prenons l’avion direction Paris. Le voyage se déroule de nuit, nous arrivons à domicile au petit matin, moyennement frais du voyage mais excités de retrouver nos amis. A leur grande surprise, nous sommes en pleine forme et partageons nos souvenirs autour d’un goûter qui tarde en apéritif chez Dany, Lauryn et Jeff avec le groupe de l’école d’architecture. Voyage en famille, retour en famille.